
Plusieurs crèches et établissements scolaires neufs ou récemment rénovés à Lyon font face à une contamination persistante au plomb dont l’origine n’a pas été établie. Malgré plus de deux ans d’investigation et plus de 5 100 analyses, ni la Ville ni le distributeur Eau du Grand Lyon n’ont réussi à expliquer ce phénomène. Face à cette impasse, la municipalité a sa tournée de recours judiciaire engagée en août dernier.
Des expertises demandées en urgence
Au cœur de l’été, la mairie a lancé une procédure de référé expertise, demandant qu’un juge nomme rapidement un spécialiste chargé d’identifier formellement les causes de la pollution. Les établissements touchés incluent les écoles Frida-Kahlo, John-Kennedy, Wangari-Maathai, Audrey Hepburn, le groupe scolaire Eugénie-Brazier (école et crèche) ainsi que les crèches Montbrillant, Nelly et Colibris.
Bilan des prélèvements
Les services municipaux indiquent avoir réalisé plus de 5 100 prélèvements au cours des deux dernières années. Dans chacun des sites concernés, qui comptent environ une trentaine de points d’échantillonnage, entre un et trois points affichent encore des teneurs en plomb au-dessus des seuils réglementaires, souligne la mairie, qui qualifie la situation d’énigmatique.
Hypothèses et limites des investigations
Ni la Ville, ni Eau du Grand Lyon, ni l’Agence régionale de santé (ARS) n’ont pu déterminer la source de la contamination. L’an dernier, la collectivité avait envisagé que des matériaux de construction utilisés dans ces bâtiments récents puissent être en cause, même si ces matériaux disposaient de certificats de conformité. Les vérifications menées n’ont cependant pas permis de confirmer cette piste, ce qui a motivé le recours à la justice.
Une source au tribunal explique que l’intervention d’un expert apportera davantage d’impartialité, une valeur juridique aux conclusions et des moyens d’enquête plus étendus que ceux dont disposent les collectivités locales.
En attendant des résultats définitifs, la Ville fournit des bouteilles d’eau aux enfants fréquentant les établissements concernés. Entre le plomb, les microplastiques et les composés perfluorés, la simplicité de boire de l’eau est devenue un casse-tête à Lyon.